Khaled Satour
Nous y voilà. Toutes les pièces du puzzle, islamophobie, racisme ordinaire et atavisme colonial, sont en train de s'assembler en France pour former ce tableau cohérent qui se donnait à voir de façon subliminale : celui où coexistent la grande offensive menée avec les moyens de la violence administrative, judiciaire et policière contre l’immigration, notamment maghrébine, et la criminalisation de la cause palestinienne couplée au grand retour de l’armée française à la guerre coloniale que vient de promettre Emmanuel Macron à Tel-Aviv.
Cette régression brutale de l’idéologie et de la pratique françaises vers les fantasmes qui ont ensanglanté pendant plus d’un siècle les quatre continents que la France a contribué à spolier et à martyriser était en gestation depuis des années. L’amalgame fait entre la gestion domestique des minorités coloniales au nom de la lutte antiterroriste et de la laïcité et la stigmatisation de la cause palestinienne et de ses défenseurs au nom de la lutte contre l’antisémitisme a fini par trouver sa synthèse naturelle au point de jonction de deux entreprises qu’on a longtemps fait mine de dissocier :
- La mise en œuvre d’une série de législations pénales et administratives qui ont contribué à réduire progressivement le droit de libre évolution dans l’espace public, de création d’associations, d’exercice du culte, d’expression et même de protestation contre l’arbitraire au détriment des musulmans et des associations, institutions et établissements de toutes natures, y compris commerciale, dans lesquels ils exercent. Cet acharnement utilise les procédés de l’interdiction, de la dissolution, de l’expulsion et du harcèlement, parallèlement à une violence policière meurtrière dont l’impunité ne s’est pas démentie ;
- Le soutien inconditionnel de la France à Israël consacré par le vote le 3 décembre 2019 d’une résolution de l’Assemblée nationale assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme qui a d’abord permis de stigmatiser systématiquement les manifestations pro-palestiniennes et qui, d’une manière brutale, s’est mué depuis le 7 octobre dernier en une véritable chasse aux sorcières dans laquelle toutes les ressources de la répression néocoloniale sont exploitées. De sorte que, d’une part, le mouvement du Hamas est non seulement assimilé à Daech (dont les combattants n’ont pourtant pas tiré une cartouche contre Israël !) mais désormais menacé par une attaque militaire menée par la coalition occidentale, alors que, d’autre part, les manifestations pour la Palestine sont proscrites sur le territoire français comme expression d’une apologie du terrorisme, et plus récemment du djihadisme, et d’une haine antisémite viscérale.
La jonction de ces deux offensives, rendue possible par une droitisation de l’opinion frisant la fascisation obtenue grâce au travail de sape des politiques et des médias et par la résurgence d’une conflictualité mondiale qui réveille des instincts coloniaux qui n'ont jamais dormi que d'un œil, n’a encore produit à ce jour que les premiers fruits de la saison en enfer promise aux populations qu’elle prend pour cible : la reproduction en France d’une terreur policière qui rappelle l’Amérique maccarthyste.
Car le pire est sans doute à venir. Il faut craindre qu’on évolue peu à peu vers l’intolérable. Que la répression des minorités post-coloniales soit associée à la menace militaire brandie contre la résistance palestinienne peut conduire à terme à toutes les tentations que le mimétisme pourrait inspirer : en concomitance avec la solution finale en cours en Palestine sous les bombes israéliennes, la solution radicale au « grand remplacement » que l’extrême-droite prescrit depuis vingt ans pourrait fournir son programme à une coalition future, plus probable que jamais, entre libéraux et néo-fascistes.
Il est légitime d’avoir peur.
A ce que je sache les arabes de France peuvent eux user librement de leur droit de retour dans leur pays respectifs. Alors de grâce quittez cet insupportable enfer (qui vous permet malgré tout de vous exprimez librement) pour retourner dans vos paradis démocratiques afin que cesse cette indécente et perpétuelle victimisation qui vous mine l'existence. Un quidam qui vous veut que du bien.
RépondreSupprimerAprès vos nombreux et virulents sermons religieux , totalement partiaux et malgré tout impeccablement écrits dans la langue de Molière (moi contrairement à vous je suis objectif) vous devez passer à l'étape ultime qui consiste à lancer urbi et orbi une fatwa contre les éternels méchants. Pour qu'elle soit licite, il faut impérativement la libeller dans l'arabe du prophète de l'Islam, Mahomet, le chouchou et le chéri de la déchaînée et décérébrée oumma musulmane. Malheureusement vous ne pourrez pas faire appel au maître en la matière, Ben Laden, car il s'est fait tiré comme un lapin alors que cet intrépide guide spirituel essayait courageusement de se cacher derrière une de ses nombreuses épouses. Reste les cheikhs Hamas, lorsqu'ils ne sont pas en train de forniquer avec leurs centaines de houris bien terrestres dans leurs harems climatisés qataris, ils se planquent sous la djellaba dorée de leur bienfaiteur émir du pernicieux et fallacieux émirat du Qatar et ceci afin, bizarrement, d'éviter d'aller rejoindre leur enivrant paradis éternel.
RépondreSupprimerSigné : Le pacifique chevalier errant du NET
Chevalier : c’est prétentieux ; pacifique : à vérifier ; confus, c’est sûr. Il n’y a pas trace de religieux dans mes écrits mais vous, vous êtes prêt à faire des tartines sur le sujet. Auquel vous ne comprenez pas grand-chose.
SupprimerBonsoir Monsieur Satour khaled. Merci de nous éclairer de vos analyses très intéressantes qui nous donnent une vraie idée sur les enjeux politiques de ce moment. Je vous suis même sur Médiapart où vous arrivez avec beaucoup de sérénité et de courtoisie à répondre à vos contradicteurs avec une aisance intellectuelle qui mérite d'être signalée.Pour ma part la seule question qui me taraude depuis un certain temps est la suivante, pourquoi le président turc Erdogan, malgré toutes ses critiques à l'égard de l'état sioniste, ne se résout pas à couper ses relations diplomatiques avec l'état que gouverne le criminel de guerre Netanyahou? Leur réalpolitique ne peut pas tout expliquer, même la plus horrible et la plus indécente des compromissions. Merci d'avance. Ali de Baraki.
RépondreSupprimerMerci pour votre suivi et votre appréciation. La Turquie est un vieil ami et allié stratégique et économique d’Israël. C’est aussi une des principales bases de l’OTAN. Erdogan tient un discours à géométrie variable, seuls ses intérêts guident son action. Mais il n’est pas le seul : que dire des États arabes ? بلغ سلامي لبرقي ولناسها. يا حسراه على ليام.
SupprimerC'est étonnant ces anonimes bien cachés derrière leur stylos remplis de haine
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