samedi 7 octobre 2023

LE DROIT AU RETOUR, LES ARMES À LA MAIN


 

Khaled Satour

Quelle que soit l’issue de l’opération « Déluge d'Al Aqsa » déclenchée aujourd’hui samedi 7 octobre 2023 par la résistance palestinienne à partir de Gaza, elle aura transgressé deux tabous édictés par la propagande sioniste et que la puissance de l’armée israélienne était réputée défendre de manière absolue.

Le premier tabou est militaire à forte signification politique. Des combattants palestiniens ont porté pour la première fois depuis 75 ans la guerre sur le territoire internationalement reconnu d’Israël que je préfère appeler par son nom légitime : la Palestine spoliée en 1948. Ces combattants ont enfoncé la barrière prétendument infranchissable qui cerne la bande de Gaza du fait du blocus qui lui est imposé depuis 2007. D’après les informations rendues publiques jusqu’à présent, ils affrontent l’armée israélienne dans une vingtaine de localités et ont pu conduire jusqu’à leurs bases un nombre indéterminé de prisonniers, notamment des militaires de grades plus ou moins importants.

Le second tabou est hautement symbolique. Ces combattants viennent de Gaza dont les trois-quarts de la population, soit 1 million 500.000 personnes, sont des réfugiés expulsés de leurs villes et villages d’origine en 1948. Leur droit au retour a été déclaré « inaliénable » par une résolution des Nations-Unis datant de 1974.

On peut donc considérer que parmi les combattants qui ont quitté le réduit dans lequel Israël les confine depuis 15 ans sous les bombardements et dans les pires privations, un bon nombre sont des réfugiés palestiniens dont on retiendra qu’ils furent les premiers à exercer, les armes à la main, leur droit au retour. A ce seul titre, cette journée du 7 octobre 2023 est une journée historique.

Et même si l’acquis est purement symbolique, il confirme ce que l’histoire des luttes anticolonialistes a toujours démontré : face à la surdité et à la violence de l’occupant, les droits, si inaliénables qu’ils puissent être déclarés, ne s'arrachent que par la lutte.

J’ajouterai que cette journée vient ruiner l’argument principal que nous opposent les donneurs de leçon de toutes nationalités et qui comptent dans leurs rangs de plus en plus d'Algériens : non, ce n’est pas être plus royaliste que le roi, plus intransigeant que les Palestiniens, que de rejeter la normalisation avec Israël : les Palestiniens n’ont pas abdiqué. Ils résistent comme ils ne l’ont jamais fait.

 

3 commentaires:

  1. Vous devriez penser à déposer à la SACEM vos droits sur le titre de cet éclairant article "LE DROIT AU RETOUR, LES ARMES À LA MAIN"... car à mon avis il est génialissime .Amicalement. Larbi Ben Moufek

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  2. Je suis d'accord pour dénoncer à cor et à cri l'enfer dans lequel vivent les palestiniens depuis plus de sept décennies et leur droit a pouvoir retourner chez eux suivant les résolutions des nations unies, malheureusement restés lettres mortes. La situation de ce même a même empiré avec la constitution du dernier gouvernement de Benyamin Netanyahou, où les extrémistes les plus radicaux ont prix place. Mais ce que je refuse dans ce qui se passe en ce moment c'est les assassinats et les égorgements que subissent des victimes innocentes, ceux et celles, par exemple, qui ont participé à la rave party. Sans parler qu'on a pas le droit de toucher aux enfants, en le prenant en otages tout en diffusant sur les réseaux sociaux comment ils sont traités. Cela devient cher monsieur de la barbarie que vous auriez pu aussi dénoncer pour que votre pertinente argumentation prenne plus poids. Salutations. Phil

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    1. Vous aussi, cher Monsieur, auriez pu donner à votre pertinente argumentation plus de poids si aviez relevé dans votre commentaire que la barbarie est actuellement à l’œuvre simultanément contre Gaza écrasée par les bombes (qui tuent femmes, enfants et vieillards), que le gouvernement israélien promet d’exterminer les habitants de cette enclave dans les prochains jours et leur recommande de de la quitter (à la nage, sans doute ?). S’agissant de la problématique de la contre-violence des colonisés contre le colonisateur, je vous recommande de lire Frantz Fanon. C’est plus instructif que BFMTV.

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