mercredi 12 avril 2023

L’ÉTHIQUE DU LOUP DANS LA BERGERIE

 

Khaled Satour

Misère du débat algérien ! Les idées simples, les falsifications et les mensonges destinés à susciter la haine et le lynchage pourrissent tous les échanges.

Dans deux écrits récents, qui sont publiés sur ce blog[1], j’ai analysé les deux derniers articles publiés par Ahmed Bensaâda (sur les « khabardjia » et sur le « MEPI » américain.

Je pouvais m’attendre à une réfutation de ma réfutation (pour paraphraser un illustre philosophe arabe) que cet auteur aurait faite en toute légitimité.

J’ai d’abord eu droit à une invasion de ma page Facebook par des trolls (que l’on dénomme plus couramment, lorsqu’ils prennent la couleur locale, des « doubabs »), suivie d’une vidéo interminable dans laquelle un youtubeur qui semble avoir du temps à revendre manipule les quelques éléments de ma biographie qu’il a pu réunir, fait une lecture sélective de mes articles, située au niveau zéro de la compréhension, me prête des participations imaginaires à des publications, et finit par m’affilier non seulement au mouvement Rachad mais aussi à toute la galerie des djihadistes qui ont mis le Moyen-Orient à feu et à sang !

Quant au contenu de mes deux articles, il n’a pas trouvé grand-chose à y redire si ce n’est que, d’après lui, les officines de l’influence américaine telle que le Middle East Partnership Initiative (MEPI), le National Democratic Institute (NDI) ou encore le FBI, introduites en Algérie par les pouvoirs publics, ne représentent un danger pour l’Algérie que dans les formations qu’elles financent à de simples citoyens algériens.

En revanche, le fait qu’elles « forment » les députés de l’assemblée populaire nationale (APN), les partis les plus importants qui la composent, les services de sécurité, les cadres et élèves de l’éducation nationale, les décideurs économiques, ne constituerait que de la simple coopération internationale rendue tout à fait inoffensive par la présence de l’État !

En somme, quand l’État fait entrer un loup dans la bergerie algérienne, cet animal prédateur lui montrera assez de reconnaissance pour ne dévorer que les agneaux chétifs que sont les citoyens lambda, épargnant les moutons et les brebis bien grasses que sont les institutions politiques et la haute administration. Comme si ces ONG du soft power américain avaient une quelconque éthique et pouvaient se retenir de céder à ce que leur dicte leur instinct le plus naturel : infiltrer par tous les moyens les secteurs les plus stratégiques du pays.

La diversion picaresque faite par ce youtubeur (qui annonce qu’il va même me consacrer une deuxième vidéo !) est complètement dénuée d’intérêt. Tant que Ahmed Bensaâda, au lieu de s'en remettre à des comparses, ne se décidera pas à répondre lui-même à mes articles, dans le parallélisme des formes écrites en usage, je considérerai qu’il est à court d’arguments.


[1] Les hautes sphères du khabardjisme, publié le 20 mars 2023 et Le patriotisme en pantoufles (A propos du « MEPI » et de l’Algérie), publié le 6 avril 2023.

1 commentaire:

  1. Il ne faut surtout pas donner de l'importance aux attaques de ce sinistre sergent de ville de youtube et des commentaires de ses frustres zélateurs qui ne font qu'emballer du vide. Pour tous les gens qui le connaissent bien, il est surnommé la concierge ( كوسيرجا) de Youtube, même si ses puants ragots et autres calomnies nauséabondes n'ont rien avoir avec les inoffensives "commérages" de nos braves concierges , la mienne en premier. Best regards. Sid Ahmed.

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