Khaled Satour
Sur de nombreuses vidéos, dont cette photo est extraite[1], la nouvelle mode en usage chez les colons juifs ultra-orthodoxes à Jérusalem : cracher sur les chrétiens.
Et l'indifférence est totale chez les Occidentaux à toutes les provocations et attaques subies actuellement par les chrétiens de Palestine dont le sort avait servi d’alibi au 19e siècle à leur politique d’annexion de la terre sainte qu’ils devaient couronner en livrant le pays et ses habitants au sionisme.
Tout au long du 19e siècle, les Français et les Anglais avaient tenté d’instrumentaliser les chrétiens de la terre sainte contre l’empire ottoman, pour tenter d’imposer à Jérusalem l’influence du catholicisme pour les premiers, du protestantisme pour les seconds.
Car c’est au nom de la religion et avec une référence explicite aux croisades, mais à des fins géopolitiques, que les puissances européennes ont déclenché au 19e siècle le processus des interventions qui devait conduire à livrer la Palestine tout entière au sionisme.
Les pressions exercées par chacune de ces puissances auprès d’un État ottoman déclinant se sont conclues en 1853 par l’octroi des clés de l’Église de la Nativité à Bethléem aux catholiques, à la demande de la France appuyée par la Grande-Bretagne. La Russie orthodoxe avait réagi vivement à cette décision qui annulait un firman ottoman datant du milieu du 18e siècle attribuant ce privilège à l’église orthodoxe.
Le Tsar Nicolas 1e ayant menacé Istanbul d’annexer les provinces roumaines rattachées au califat, la France et l’Angleterre, alliés aux Ottomans, ont déclenché contre la Russie la guerre de Crimée qui, au bout d’un an et au prix de la mort de dizaines de milliers de personnes, a permis aux deux puissances occidentales d’occuper Sébastopol.
Les Britanniques avaient jusque-là mobilisé au service de leur politique impérialiste la doctrine dite du « gentile zionism » (sionisme chrétien) afin de convertir l'infime minorité juive et les chrétiens de Palestine au protestantisme. Leur argument était que cette religion s’était substituée au judaïsme en tant que religion élue de Dieu, et que, si les juifs étaient les premiers à qui Dieu avait promis la terre sainte, les protestants étaient désormais leurs héritiers légitimes.
Les missionnaires anglicans ont été chargés de diffuser cette doctrine de l’« État chrétien en Palestine » en tant que « Nouvelle Sion » mais les Juifs n’en ont pas été convaincus et, entre les églises de Palestine, cette doctrine a provoqué des affrontements sans que le résultat escompté ne soit obtenu.
C’est la raison pour laquelle la Grande-Bretagne a brutalement changé de politique au lendemain de la 1e guerre mondiale. Alors que les accords Sykes-Picot, conclus en 1916 par anticipation de la défaite des pays de l’axe auxquels la Sublime Porte était alliée, ne s’étaient pas prononcés sur l’attribution de la Palestine à la France ou à l’Angleterre, celle-ci devait rendre publique en novembre 1917 la fameuse déclaration Balfour promettant aux juifs un foyer national en Palestine.
Cette déclaration avait fait l’effet d’une bombe car jusque-là la confrontation des puissances à propos de la terre sainte était présentée comme une affaire exclusivement chrétienne. La déclaration Balfour introduisait soudain un nouveau protagoniste, les juifs sionistes qui avaient profité de la grande guerre pour gagner en influence auprès des Anglais et qui dès lors étaient assurés de remporter la mise.
Le plus ahurissant est que l'Angleterre a ainsi disposé de l’avenir de la Palestine, églises et fidèles chrétiens inclus, alors qu’elle n’y exerçait encore aucun pouvoir reconnu (ni protectorat, ni mandat).
Un siècle plus tard, alors que les méfaits de la monstruosité sioniste atteignent un paroxysme, les puissances occidentales se détournent des Palestiniens chrétiens livrés, comme leurs compatriotes musulmans, à la répression, aux humiliations des colons juifs, aux profanations de leurs cimetières et à la dévastation de leurs lieux de prière.
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