Khaled Satour
Ceux qui reprochent au Hezbollah de ne pas se lancer dans la bataille négligent les rapports de forces au Proche-Orient :
1° - Le Hezbollah est d’abord un mouvement libanais qui ne peut exposer un pays exsangue au risque de subir le sort de Gaza.
2° - L’Iran n’a aucun intérêt à se lancer dans une aventure qui l’entraînerait à faire le deuil du dialogue qu’il poursuit avec les États-Unis car il a une stratégie nationale qui va bien au-delà du discours qu’il délivre sur les lieux saints de Jérusalem et sur son inimitié avec Israël.
3° - L’espoir placé par certains dans la résistance palestino-libano-irako-yéménite et dans « l’unité des champs de bataille » est dérisoire et pathétique. La seule force dissuasive aurait été une unité d’engagement des États arabes de la région.
Or, la rivalité des intérêts nationaux, l’effondrement de l’Irak et de la Syrie, le fossé creusé entre sunnites et chiites par le « printemps arabe », la peur qu’inspire une hégémonie iranienne, l’hostilité aux Frères musulmans, autant de facteurs qui ont poussé à la normalisation avec Israël, rendent impossible une action commune. Je ne parle bien sûr pas d’une action militaire : la simple éventualité d’une pression diplomatique ou de mesures économiques fermes est exclue.
4° - Et surtout, tous ces acteurs, y compris l’Iran et l’Autorité palestinienne, ont à gagner dans leur relation avec les États-Unis. Jamais le Monde arabe n’a été autant inféodé aux Américains. Tous attendent des États-Unis un soutien ou au moins une attitude de neutralité dans les multiples différends qui opposent les uns aux autres. Ceux qui ont normalisé espéraient le soutien d’Israël, mais tous, y compris ceux qui n’ont pas normalisé, ont besoin de la bienveillance américaine.
En résumé, la Chine et la Russie ayant cédé la région aux Américains, ceux-ci y exercent une influence sans partage. Ce qui laisse pour longtemps à Israël les coudées franches pour exterminer les Palestiniens.
Qu’on le veuille ou non, qu’on fasse ou non la moue à propos de son idéologie et de sa stratégie, le Hamas est, avec les quelques organisations de la résistance qui lui sont alliées, une espèce de survivance anachronique de l’idée palestinienne dans un monde qui a décidé, en vertu d’un consensus plus ou moins avoué, qu’elle devait disparaître.
L’opération lancée le 7 octobre, si audacieuse et sophistiquée qu’elle fût, et la guerre qui la prolonge, si coûteuse qu’elle soit, ne sont que le cri (ultime ?) d’un peuple qui refuse de mourir.
Je me permets de vous poser, cher monsieur, trois questions. Etes-vous pour une solution à deux états? Si oui, est ce que le découpage actuel vous satisfait. A moins que vous pensez que l'état d'Israël doit disparaître à jamais, ce que le gouvernement français actuel considère comme apologie du terrorisme et que la LICRA en ce moment n'arrête pas de faire la chasse à ceux qui osent le déclarer haut et fort. Vous n'êtes pas obligé de me répondre.
RépondreSupprimerBien à vous. Youcef
Vous l’avez dit, je ne suis pas obligé de répondre à votre questionnaire. Mais n’est-ce pas plutôt la Palestine qui est en train de disparaître ? N’avez-vous pas vu les déclarations du ministre israélien qui a dit aujourd’hui qu’il fallait larguer une bombe nucléaire sur Gaza pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de 2 millions et demi de Palestiniens ? Puisque vous vous intéressez aux positions de la LICRA, c’est à elle que vous devriez demander ce qu’elle en pense.
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