samedi 18 mars 2023

L'"HYPER ULTRA"PRAGMATISME DE HOURIA BOUTELDJA


 Khaled Satour

Verbatim abrégé de la vidéo suivante : https://www.youtube.com/watch?v=H2RYPpSNAFM

(de 1:47:00 à 1:58:00)

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Où s’exprime la nouvelle sociologie décoloniale de Houria Bouteldja, accompagnée de la stratégie opérationnelle qui en découle :

1) Thèse : « Je ne vais pas courir derrière les indigènes » :

« Je suis hyper ultra pragmatique. Quand le moment indigène est passé, il est passé. Et je ne vais pas courir après les indigènes, moi je ne cours pas après les indigènes s’ils ne sont plus là, s’ils ne sont plus devant moi. Le moment qu’on est en train de vivre, il n’y a aucune possibilité de mobiliser les indigènes … parce que l’État a fait le travail, parce qu’il nous a ratatinés … Même pour la Palestine, on n’arrive plus à faire sortir les gens. C’est dire le moment de creux qu’on est en train de vivre. Ils ont réussi leur coup. Dans les quartiers depuis les attentats, avec la répression qu’il y a eu, les gens ne bougent pas. La situation est grave dans les quartiers et pourtant ils ne bougent pas, le calme plat … Le moment n’est plus un moment indigène. C’est comme ça ».

2) Antithèse : « Il n’y a que des blancs qui viennent nous voir, on va travailler ensemble » :

« Par contre, s’il y a là un monde blanc, une jeunesse qui a été travaillée par l’antiracisme politique pendant 15 ans et qu’aujourd’hui elle est mûre pour nous écouter eh ben moi je parle à eux, je parle à ceux qui sont là. Je n’ai pas d’énergie à parler à ceux qui n’existent pas. Je n’ai pas le temps. Il y a un monde blanc qui a été accouché par nous … On a dit qu'il fallait inventer nos alliés et maintenant qu’ils sont inventés, on va leur tourner le dos et on va fuir ? Maintenant qu’ils sont là ? Moi je suis fière qu’il y ait plein de gens qui nous écoutent, je n’ai aucun problème. Y a que des blancs en ce moment, c’est très bien ! Il n’y a pas de problème, je n’ai pas de problème Je suis une indigène et je suis contente d’avoir inventé nos blancs décoloniaux. Il n’y a que des blancs qui viennent nous voir, on leur dit bienvenue et on va travailler ensemble. Et il n’y a pas de problème ».

3) Synthèse : « Les indigènes ont besoin d’être rassurés, qu’il y ait des gens (des blancs) qui nous défendent » :

« Rares sont les indigènes qui me reprochent ce livre, les indigènes ils nous reprochent notre entre-soi. Mais dès qu’on dit qu’on veut aller vers une alliance des beaufs et des indigènes, les plus contents c’est la masse indigène, celle qui ne peut pas venir témoigner individuellement, mais moi je la sens, je sais qu’ils sont contents, moi je le sais. Les indigènes ils ont besoin d’être rassurés, ils savent spontanément qu’il faut des alliés, qu’on ait des amis dans ce monde… il faut qu’il y ait des gens partout qui nous défendent. C’est du pragmatisme indigène, le pragmatisme de ma mère ».

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Voilà.

Après le « nous » de l’appel des indigènes de 2005 (« nous sommes les indigènes de la République ») que son livre de 2016 semble reconduire (« les Blancs, les Juifs et nous ») ; après le « Pari du nous » qui agrège les « beaufs et les barbares » dans son dernier livre, il y a dans cette vidéo le « je » de HB et le « eux » des indigènes, ces derniers étant soudain mis aux abonnés absents.

Ils n’existeraient donc qu’en présence de HB (« devant » elle), par la seule vertu de sa proximité qui leur donne vie dans un « nous » fusionnel et consubstantiel, à défaut de quoi ils régressent en un « eux » qui les condamne à l’inexistence.

Mais, dans le discours de HB, ce n’est pas son « je » que cette dissociation réduit à la solitude mais la masse des « eux » indigènes privés de sa présence. L’hommage surprenant rendu à la répression d’État (« l’État a fait le travail ») n’atténue pas le reproche fait à l’immigration. Mauvais canasson, celle-ci n’a pas tenu la distance et HB doit changer de monture, quitte à changer de camp. Cela rappelle le mot célèbre d’un politique algérien qui, pour justifier ses déboires électoraux, déclarait qu’il s’était « trompé de peuple ».

Mais lui, au moins, parlait au nom d’un parti. On ne voit pas en quel nom HB parle. Le PIR existe désormais en dehors d’elle et hérite en principe du label indigène. Or, le PIR l’ignore royalement et n’a même pas fait état sur son site et son compte Facebook de la parution de son dernier livre. Est-ce à dire que HB lui nie un héritage qu’elle estime perpétuer en personne, dans un superbe isolement ? Et dont elle peut disposer, qu'elle peut même aliéner, sans avoir de comptes à rendre à personne?

 

 

2 commentaires:

  1. putainnnnnnn ! cette femme vous obsède !c'est grave docteur ????

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    1. Erreur de diagnostic, docteur (vous avez oublié de signer de votre nom). Lisez mon blog : ce sont des questions qui m’ont toujours concerné. Ou bien alors, le seul choix c’est entre la louange qui plaît à Dieu et le silence ?

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