Khaled Satour
Je viens de visionner sur internet le débat entre Caroline Fourest et Tariq Ramadan à l’émission « Ce soir ou jamais » du lundi 16 novembre et je ne l’ai pas fait avec un regard partisan : la première nommée est une professionnelle de la désinformation et le second suscite mes réticences. Je connais trop le courant auquel appartient C. Fourest pour avoir à l’interpeller sur ses prises de positions, sur cette partialité qui les caractérise et ces libertés qu’elles prennent avec la vérité. Le fait qu’elle ait tenu à se prévaloir du soutien des « démocrates algériens » me suffit.
La caution des "démocrates algériens"
Les "démocrates algériens" ! Cette couche d’ultras liée au pouvoir et à ses services de sécurité qui a entériné sans état d’âme la sanglante répression menée en Algérie au cours de la décennie 90. Caroline Fourest a adopté leur cynisme froid, au cours de ce débat, lorsqu’elle a reproché à Ramadan d’avoir rédigé la préface de la traduction du livre de Zayneb El Ghazali.
J’ai pu vérifier en me rendant sur le site de la journaliste que ce reproche n’était pas un simple argument de circonstance, un peu court, de ceux qu’on glisse dans le feu de la polémique. Elle le développe dans un article de fond intitulé « Vraies préfaces et petit tour de passe-passe » dans lequel elle dresse de cette femme, qui fut à la tête du mouvement des Femmes Musulmanes affilié aux Frères Musulmans, un portrait impitoyable, mentionnant à peine « les supplices et la torture » qu’elle a subis. Elle relève qu’elle est était – elle aussi ! – une adepte du « double langage » et qu’elle militait pour « une dictature islamique ». En bonne disciple des « démocrates algériens », elle s’acharne sur cette femme en passant sous silence le contexte terrible que celle-ci restitue dans son livre, celui des procès intentés aux Frères Musulmans par le régime de Gamal Abdel Nasser en 1965, suite à un complot dont les analystes les plus sérieux ont établi depuis longtemps qu’il avait été en réalité fomenté par les services secrets égyptiens.
C. Fourest a dit et répété au cours du débat que les Frères Musulmans avaient « dévasté » l’Egypte. Mais, tout occupée à l’exploitation passionnelle qu’elle fait de cet épisode contre Ramadan, elle réduit la féroce persécution mise en route par le régime égyptien à un vague arrière-plan historique, indiscernable, foncièrement inutile à sa cause donc sans intérêt. C’est pourtant dans cette sauvage répression qu’on découvre les actes les plus « dévastateurs ». A titre d’exemple, Jabir Rizq, un témoin de l’expédition menée contre un village proche du Caire en août 1965, raconte :
« Ils ont détruit les récoltes dans les champs (…), ils ont saisi tous ceux qui s’y trouvaient, ils m’ont pris, moi et ma famille, ils ont confisqué tous nos biens et nous ont menés à l’ "Unité coopérative" du village, un véritable enfer ; j’y ai vu des hommes frappés si fort que leurs chairs étaient en lambeaux, d’autres crucifiés sur les troncs de palmiers ».
Le même témoin rapporte que « des centaines de femmes sont alors jetées en prison comme otages et servent de gages pendant l’interrogatoire de leurs maris, de leurs fils, de leurs frères ou de leurs pères, au camp de Qanatir, au centre de la police militaire de la place Abidîn, dans les prisons de l’armée ».
Quant à Zayneb El Ghazali, arrêtée au début de septembre, « elle est soumise aux supplices suivants : morsures de chiens dans le noir ; soif ; devant elle, interrogatoire et tortures de témoins questionnés à son sujet (…) ; supplice de la faim sept jours durant ; annonce de sa prochaine mise à mort »*.
Et c’est là qu’est le fossé qui me sépare de Caroline Fourest et de ses "démocrates algériens" : ces pratiques chères à nos dictatures arabes ne me sont pas indifférentes, quel que puisse être par ailleurs mon total désaccord avec les thèses des mouvements islamistes. La cruauté de ces procédés, surtout lorsqu’ils sont appliqués aux femmes, ne sauraient être anecdotiques et, si le livre de Zayneb El Ghazali, publié une dizaine d’années (et non pas « plusieurs décennies ») après les événements sous le titre original de Ayyâm min Hayâtî, si poignant dans certaines de ses évocations, comporte des enseignements précieux à méditer aujourd’hui encore, c’est bien sur ce point et non pas dans le fait, contingent et dérisoire, que Ramadan en préface l’édition française.
Les ruses de la croyance
Je n’approfondirai pas ici l’interrogation relative aux ressorts profonds de ce mépris de la vérité qui, chaque fois que ces questions sont en cause, alimente la désinformation, que ce soit à titre d’entreprise principale ou sous forme d’allusions diffuses et incidentes, comme c’est ici le cas. Mais il me semble que ce débat Fourest-Ramadan apporte quelques explications qui ne sont pas sans rapport avec cette problématique : Fourest, convaincue de parler au nom de la rationalité séculière, prétendant exercer sur l’islam le même magistère critique que sur les religions dans leur ensemble, méprise en Ramadan le croyant captif des dogmes d’une religion qu’elle abhorre plus que toute autre. Or, s’il est vrai que Ramadan s’inscrit explicitement dans une réflexion de l’intérieur de l’islam, Fourest elle-même est une dévote qui s’ignore.
J’ajouterai : une dévote parmi d’autres, car je voudrais un instant élargir la perspective. Depuis que j’ai l’occasion de suivre de près les débats politiques en France (sur la république, la laïcité, le voile et, dorénavant semble-t-il, sur l’"identité nationale"), j’ai acquis la certitude que les tenants les plus intransigeants de la laïcité et des valeurs républicaines étaient les sectateurs d’une foi farouche qu’un catéchisme civique séculaire a façonnés dans le même moule. C’est une foi d’autant plus sûre d’elle-même et aveugle à sa réalité qu’elle prétend rejeter toutes les fois. Une foi certaine d’avoir proclamé la fin de la foi comme on a plusieurs fois proclamé la fin de l’histoire. Une croyance assurée d’avoir déjoué les ruses de la croyance en s’affirmant « la Raison ».
Et si les ruses de la croyance surpassaient celles de la raison ?
Cette raison est supposée inférer par définition le pluralisme des opinions puisqu’elle s’affirme fille de la liberté. Mais en réalité, elle a tôt fait de se crisper et de se dégrader en arguments d’autorité dès lors que le noyau dur des convictions qu’elle organise – et qui sont dénommées valeurs – est soumis à la critique. Ces valeurs sont le pendant exact des credo religieux. Mais elles prennent de surcroît dans la discussion un caractère d’ordre public – car ce religieux-là détient le pouvoir –, la pensée qui les soutient étant aussi normative et impérative que les règles du même nom et s’imposant, comme elles, sans recours possible. Vient toujours un moment du débat où les tenants de cette orthodoxie (qui se dit laïque ou républicaine le plus souvent) rompent le contact, avec cette supériorité et cette suffisance qu’ils tirent de leur monopole des valeurs axiomatiques. Et, pour revenir à mon propos initial, c’est cette supériorité, cette immunité que confère l’orthodoxie, qui expliquent que Caroline Fourest ait pu soumettre Ramadan à une véritable séance d’inquisition.
La revendication d’un tel ascendant est une pratique coutumière chez les dévots et je l’illustrerai par deux anecdotes des plus anodines. Je me souviens d’un ancien collègue à l’université d’Alger, musulman pratiquant mais se piquant de tolérance, qui me disait accepter toutes les opinions dont je voudrais lui faire part à propos de la religion. Mais il y mettait une limite : que je ne remette pas en cause l’existence de Dieu. A la même époque, un de mes étudiants avec qui je discutais de religion m’expliquait qu’il respectait les croyances des fidèles de tous les cultes. Mais il ajoutait aussitôt que, si l’opportunité s’en présentait, il se ferait fort de les persuader que la seule vraie foi était la foi islamique.
Lorsqu’on critique le système politique français actuel, en se fondant sur les inégalités, les discriminations, les violences policières ciblées, tant de fois meurtrières, qui s’exacerbent sous son couvert, on est vite pris à partie par des croyants qui entendent arrêter la discussion, comme mon ancien collègue d’Alger, à la frontière intangible du blasphème : la République est sacrée. Lorsqu’on invoque le respect dû aux pensées minoritaires, les mêmes répondent comme mon ancien étudiant : il faut convertir tout le monde.
Les divergences de vues ne sont admises que dans un champ codifié de consensus. On a eu l’occasion de s’en rendre compte, il y a une quinzaine de jours, à cette même émission de Frédéric Taddéi, lorsque Houria Bouteldja a fait irruption dans le temple dédié à l’identité nationale. C’est comme si une hérétique avait eu l’outrecuidance de troubler un service ! Une prometteuse controverse entre un ministre du culte et un laïque (les laïques n’ont-ils pas toujours été les véritables piliers de l’Eglise ?) en a été gravement contrariée, le laïque menaçant pour le coup d’embrasser "sur la bouche" celui qu’il traitait quelques secondes plus tôt comme son pire ennemi !
C’était plus qu’une boutade et les réactions scandalisées aux propos de notre drôle de paroissienne annonçaient la couleur : ce débat sur l’identité nationale sera un hymne à l’union sacrée et ne tolérera que de menues querelles entre prédicants.
Se revendiquer en tant qu’ennemi
Et c’est par ce biais que j’en viens maintenant à Tariq Ramadan, avec une question qui m’était déjà venue à l’esprit en le voyant le mois dernier aux prises avec le plateau hétéroclite de l’émission "On n’est pas couché" : deux querelleurs professionnels, un écrivain de romans de gare, un comédien de théâtre, deux acteurs en promotion. Cette question est : pourquoi court-il, sans discernement, les débats télévisés ?
Il était venu à cette occasion défendre un livre qu’il a écrit pour sa défense. C’est donc peu dire qu’il était sur la défensive et c’est à croire qu’il n’y a pas de posture qui le ravisse plus que celle-là ! Il s’est défendu d’être celui qu’on croyait qu’il était mais j’ai personnellement eu l’impression qu’il se défendait tout autant d’être ce qu’il était – qu’il n’est peut-être plus tellement sûr d’être. Je cite de mémoire un extrait du livre que Ramadan vient de publier sous le titre « Mon intime conviction » et dont il a été donné lecture durant l’émission. Il y affirme se définir comme étant suisse de nationalité, égyptien de mémoire, européen de culture, marocain et mauricien d’adoption. Je n’objecterai rien à sa nationalité suisse, donnée objective, alors même que les « adoptions » marocaine et mauricienne ne semblent être que les adjuvants d’une universalité de justification. Mais j’avoue que l’association de la mémoire égyptienne et de la culture européenne me désarçonne. Dans la formulation choisie, la seconde me paraît destinée à minimiser la première d’une façon par trop démonstrative.
Faire montre, donner des gages, voilà d’ailleurs à quoi Tariq Ramadan s’est appliqué sans cesse : il adore la culture et la littérature françaises, il est un défenseur de la laïcité, il aime la France, il voudrait même devenir français. Autant d’aveux qui lui furent arrachées dans un climat de discussion de comptoir tournant parfois à l’interrogatoire de garde à vue où les sommations pleuvaient sur lui de toutes parts. Aura-t-il pour autant convaincu ses détracteurs ? Ne sait-il pas, depuis si longtemps, que ses assauts d’honorabilité télévisuels s’apparentent à l’épreuve de Sisyphe et que son incontestable talent de débatteur ne lui fera jamais remporter que des victoires médiatiques sans lendemain ?
Quant à ceux qui se sont souvent sentis solidaires de lui, ils sont fondés à être pour le moins perplexes. Désavouant l’enrôlement de Tariq Ramadan en tant que conseiller de Tony Blair, il y a quelques années, alors même que celui que sa propre opinion publique qualifiait de "caniche de George Bush" envoyait des troupes en Irak, ils constatent aujourd’hui qu’il imite de plus en plus ces "intellectuels médiatiques", bretteurs narcissiques des plateaux, qui lui mènent la vie dure.
Il continue certes à défendre la cause palestinienne, à s’opposer aux menées des fondamentalistes de la laïcité contre les musulmans de France et d’Europe. Mais qu’a-t-il besoin de quémander la sollicitude de ses détracteurs et les honneurs que dispensent les universités occidentales ou les municipalités, des Pays-Bas et d’ailleurs ? Pourquoi n’assume-il pas l’inimitié qu’il suscite ? J’ajouterais même : pourquoi ne se revendique-t-il pas en tant qu’ennemi de ses ennemis, plutôt que de se rabaisser à d’humiliantes auto-justifications telles que celles dont il a donné le spectacle face à Caroline Fourest ?
Ramadan devrait méditer l’exemple de cet ascète, dont le philosophe Farabi raconte l’histoire. S’étant attiré les foudres du pouvoir par sa probité et son amour de la vérité, cet homme fut poursuivi par toutes les polices du souverain et guetté à toutes les portes de la cité. Il prit alors le parti de se déguiser en ivrogne, chantant dans les rues en s’accompagnant d’un tambourin. Interrogé par les gardes qui lui demandaient qui il était, il répondait, honorant formellement son vœu de sincérité, qu’il était celui qu’ils recherchaient. Ainsi leur échappait-il car les gardes pensaient qu’il se moquait d’eux. Ce faisant, il perdait son âme : sincère en paroles, il mentait en acte.
Ramadan semble également encore fidèle par la parole à la plupart de ses engagements. Mais pour convaincre qu’il est encore lui-même, il a mieux à faire que d’aller battre le tambourin devant les publics du show-business.
* Ces citations sont tirées de : Olivier Carré et Gérard Michaud, Les Frères Musulmans (1928-1982), Collection Archives, Gallimard, 1983, pp. 77 et 79.
Je viens de visionner sur internet le débat entre Caroline Fourest et Tariq Ramadan à l’émission « Ce soir ou jamais » du lundi 16 novembre et je ne l’ai pas fait avec un regard partisan : la première nommée est une professionnelle de la désinformation et le second suscite mes réticences. Je connais trop le courant auquel appartient C. Fourest pour avoir à l’interpeller sur ses prises de positions, sur cette partialité qui les caractérise et ces libertés qu’elles prennent avec la vérité. Le fait qu’elle ait tenu à se prévaloir du soutien des « démocrates algériens » me suffit.
La caution des "démocrates algériens"
Les "démocrates algériens" ! Cette couche d’ultras liée au pouvoir et à ses services de sécurité qui a entériné sans état d’âme la sanglante répression menée en Algérie au cours de la décennie 90. Caroline Fourest a adopté leur cynisme froid, au cours de ce débat, lorsqu’elle a reproché à Ramadan d’avoir rédigé la préface de la traduction du livre de Zayneb El Ghazali.
J’ai pu vérifier en me rendant sur le site de la journaliste que ce reproche n’était pas un simple argument de circonstance, un peu court, de ceux qu’on glisse dans le feu de la polémique. Elle le développe dans un article de fond intitulé « Vraies préfaces et petit tour de passe-passe » dans lequel elle dresse de cette femme, qui fut à la tête du mouvement des Femmes Musulmanes affilié aux Frères Musulmans, un portrait impitoyable, mentionnant à peine « les supplices et la torture » qu’elle a subis. Elle relève qu’elle est était – elle aussi ! – une adepte du « double langage » et qu’elle militait pour « une dictature islamique ». En bonne disciple des « démocrates algériens », elle s’acharne sur cette femme en passant sous silence le contexte terrible que celle-ci restitue dans son livre, celui des procès intentés aux Frères Musulmans par le régime de Gamal Abdel Nasser en 1965, suite à un complot dont les analystes les plus sérieux ont établi depuis longtemps qu’il avait été en réalité fomenté par les services secrets égyptiens.
C. Fourest a dit et répété au cours du débat que les Frères Musulmans avaient « dévasté » l’Egypte. Mais, tout occupée à l’exploitation passionnelle qu’elle fait de cet épisode contre Ramadan, elle réduit la féroce persécution mise en route par le régime égyptien à un vague arrière-plan historique, indiscernable, foncièrement inutile à sa cause donc sans intérêt. C’est pourtant dans cette sauvage répression qu’on découvre les actes les plus « dévastateurs ». A titre d’exemple, Jabir Rizq, un témoin de l’expédition menée contre un village proche du Caire en août 1965, raconte :
« Ils ont détruit les récoltes dans les champs (…), ils ont saisi tous ceux qui s’y trouvaient, ils m’ont pris, moi et ma famille, ils ont confisqué tous nos biens et nous ont menés à l’ "Unité coopérative" du village, un véritable enfer ; j’y ai vu des hommes frappés si fort que leurs chairs étaient en lambeaux, d’autres crucifiés sur les troncs de palmiers ».
Le même témoin rapporte que « des centaines de femmes sont alors jetées en prison comme otages et servent de gages pendant l’interrogatoire de leurs maris, de leurs fils, de leurs frères ou de leurs pères, au camp de Qanatir, au centre de la police militaire de la place Abidîn, dans les prisons de l’armée ».
Quant à Zayneb El Ghazali, arrêtée au début de septembre, « elle est soumise aux supplices suivants : morsures de chiens dans le noir ; soif ; devant elle, interrogatoire et tortures de témoins questionnés à son sujet (…) ; supplice de la faim sept jours durant ; annonce de sa prochaine mise à mort »*.
Et c’est là qu’est le fossé qui me sépare de Caroline Fourest et de ses "démocrates algériens" : ces pratiques chères à nos dictatures arabes ne me sont pas indifférentes, quel que puisse être par ailleurs mon total désaccord avec les thèses des mouvements islamistes. La cruauté de ces procédés, surtout lorsqu’ils sont appliqués aux femmes, ne sauraient être anecdotiques et, si le livre de Zayneb El Ghazali, publié une dizaine d’années (et non pas « plusieurs décennies ») après les événements sous le titre original de Ayyâm min Hayâtî, si poignant dans certaines de ses évocations, comporte des enseignements précieux à méditer aujourd’hui encore, c’est bien sur ce point et non pas dans le fait, contingent et dérisoire, que Ramadan en préface l’édition française.
Les ruses de la croyance
Je n’approfondirai pas ici l’interrogation relative aux ressorts profonds de ce mépris de la vérité qui, chaque fois que ces questions sont en cause, alimente la désinformation, que ce soit à titre d’entreprise principale ou sous forme d’allusions diffuses et incidentes, comme c’est ici le cas. Mais il me semble que ce débat Fourest-Ramadan apporte quelques explications qui ne sont pas sans rapport avec cette problématique : Fourest, convaincue de parler au nom de la rationalité séculière, prétendant exercer sur l’islam le même magistère critique que sur les religions dans leur ensemble, méprise en Ramadan le croyant captif des dogmes d’une religion qu’elle abhorre plus que toute autre. Or, s’il est vrai que Ramadan s’inscrit explicitement dans une réflexion de l’intérieur de l’islam, Fourest elle-même est une dévote qui s’ignore.
J’ajouterai : une dévote parmi d’autres, car je voudrais un instant élargir la perspective. Depuis que j’ai l’occasion de suivre de près les débats politiques en France (sur la république, la laïcité, le voile et, dorénavant semble-t-il, sur l’"identité nationale"), j’ai acquis la certitude que les tenants les plus intransigeants de la laïcité et des valeurs républicaines étaient les sectateurs d’une foi farouche qu’un catéchisme civique séculaire a façonnés dans le même moule. C’est une foi d’autant plus sûre d’elle-même et aveugle à sa réalité qu’elle prétend rejeter toutes les fois. Une foi certaine d’avoir proclamé la fin de la foi comme on a plusieurs fois proclamé la fin de l’histoire. Une croyance assurée d’avoir déjoué les ruses de la croyance en s’affirmant « la Raison ».
Et si les ruses de la croyance surpassaient celles de la raison ?
Cette raison est supposée inférer par définition le pluralisme des opinions puisqu’elle s’affirme fille de la liberté. Mais en réalité, elle a tôt fait de se crisper et de se dégrader en arguments d’autorité dès lors que le noyau dur des convictions qu’elle organise – et qui sont dénommées valeurs – est soumis à la critique. Ces valeurs sont le pendant exact des credo religieux. Mais elles prennent de surcroît dans la discussion un caractère d’ordre public – car ce religieux-là détient le pouvoir –, la pensée qui les soutient étant aussi normative et impérative que les règles du même nom et s’imposant, comme elles, sans recours possible. Vient toujours un moment du débat où les tenants de cette orthodoxie (qui se dit laïque ou républicaine le plus souvent) rompent le contact, avec cette supériorité et cette suffisance qu’ils tirent de leur monopole des valeurs axiomatiques. Et, pour revenir à mon propos initial, c’est cette supériorité, cette immunité que confère l’orthodoxie, qui expliquent que Caroline Fourest ait pu soumettre Ramadan à une véritable séance d’inquisition.
La revendication d’un tel ascendant est une pratique coutumière chez les dévots et je l’illustrerai par deux anecdotes des plus anodines. Je me souviens d’un ancien collègue à l’université d’Alger, musulman pratiquant mais se piquant de tolérance, qui me disait accepter toutes les opinions dont je voudrais lui faire part à propos de la religion. Mais il y mettait une limite : que je ne remette pas en cause l’existence de Dieu. A la même époque, un de mes étudiants avec qui je discutais de religion m’expliquait qu’il respectait les croyances des fidèles de tous les cultes. Mais il ajoutait aussitôt que, si l’opportunité s’en présentait, il se ferait fort de les persuader que la seule vraie foi était la foi islamique.
Lorsqu’on critique le système politique français actuel, en se fondant sur les inégalités, les discriminations, les violences policières ciblées, tant de fois meurtrières, qui s’exacerbent sous son couvert, on est vite pris à partie par des croyants qui entendent arrêter la discussion, comme mon ancien collègue d’Alger, à la frontière intangible du blasphème : la République est sacrée. Lorsqu’on invoque le respect dû aux pensées minoritaires, les mêmes répondent comme mon ancien étudiant : il faut convertir tout le monde.
Les divergences de vues ne sont admises que dans un champ codifié de consensus. On a eu l’occasion de s’en rendre compte, il y a une quinzaine de jours, à cette même émission de Frédéric Taddéi, lorsque Houria Bouteldja a fait irruption dans le temple dédié à l’identité nationale. C’est comme si une hérétique avait eu l’outrecuidance de troubler un service ! Une prometteuse controverse entre un ministre du culte et un laïque (les laïques n’ont-ils pas toujours été les véritables piliers de l’Eglise ?) en a été gravement contrariée, le laïque menaçant pour le coup d’embrasser "sur la bouche" celui qu’il traitait quelques secondes plus tôt comme son pire ennemi !
C’était plus qu’une boutade et les réactions scandalisées aux propos de notre drôle de paroissienne annonçaient la couleur : ce débat sur l’identité nationale sera un hymne à l’union sacrée et ne tolérera que de menues querelles entre prédicants.
Se revendiquer en tant qu’ennemi
Et c’est par ce biais que j’en viens maintenant à Tariq Ramadan, avec une question qui m’était déjà venue à l’esprit en le voyant le mois dernier aux prises avec le plateau hétéroclite de l’émission "On n’est pas couché" : deux querelleurs professionnels, un écrivain de romans de gare, un comédien de théâtre, deux acteurs en promotion. Cette question est : pourquoi court-il, sans discernement, les débats télévisés ?
Il était venu à cette occasion défendre un livre qu’il a écrit pour sa défense. C’est donc peu dire qu’il était sur la défensive et c’est à croire qu’il n’y a pas de posture qui le ravisse plus que celle-là ! Il s’est défendu d’être celui qu’on croyait qu’il était mais j’ai personnellement eu l’impression qu’il se défendait tout autant d’être ce qu’il était – qu’il n’est peut-être plus tellement sûr d’être. Je cite de mémoire un extrait du livre que Ramadan vient de publier sous le titre « Mon intime conviction » et dont il a été donné lecture durant l’émission. Il y affirme se définir comme étant suisse de nationalité, égyptien de mémoire, européen de culture, marocain et mauricien d’adoption. Je n’objecterai rien à sa nationalité suisse, donnée objective, alors même que les « adoptions » marocaine et mauricienne ne semblent être que les adjuvants d’une universalité de justification. Mais j’avoue que l’association de la mémoire égyptienne et de la culture européenne me désarçonne. Dans la formulation choisie, la seconde me paraît destinée à minimiser la première d’une façon par trop démonstrative.
Faire montre, donner des gages, voilà d’ailleurs à quoi Tariq Ramadan s’est appliqué sans cesse : il adore la culture et la littérature françaises, il est un défenseur de la laïcité, il aime la France, il voudrait même devenir français. Autant d’aveux qui lui furent arrachées dans un climat de discussion de comptoir tournant parfois à l’interrogatoire de garde à vue où les sommations pleuvaient sur lui de toutes parts. Aura-t-il pour autant convaincu ses détracteurs ? Ne sait-il pas, depuis si longtemps, que ses assauts d’honorabilité télévisuels s’apparentent à l’épreuve de Sisyphe et que son incontestable talent de débatteur ne lui fera jamais remporter que des victoires médiatiques sans lendemain ?
Quant à ceux qui se sont souvent sentis solidaires de lui, ils sont fondés à être pour le moins perplexes. Désavouant l’enrôlement de Tariq Ramadan en tant que conseiller de Tony Blair, il y a quelques années, alors même que celui que sa propre opinion publique qualifiait de "caniche de George Bush" envoyait des troupes en Irak, ils constatent aujourd’hui qu’il imite de plus en plus ces "intellectuels médiatiques", bretteurs narcissiques des plateaux, qui lui mènent la vie dure.
Il continue certes à défendre la cause palestinienne, à s’opposer aux menées des fondamentalistes de la laïcité contre les musulmans de France et d’Europe. Mais qu’a-t-il besoin de quémander la sollicitude de ses détracteurs et les honneurs que dispensent les universités occidentales ou les municipalités, des Pays-Bas et d’ailleurs ? Pourquoi n’assume-il pas l’inimitié qu’il suscite ? J’ajouterais même : pourquoi ne se revendique-t-il pas en tant qu’ennemi de ses ennemis, plutôt que de se rabaisser à d’humiliantes auto-justifications telles que celles dont il a donné le spectacle face à Caroline Fourest ?
Ramadan devrait méditer l’exemple de cet ascète, dont le philosophe Farabi raconte l’histoire. S’étant attiré les foudres du pouvoir par sa probité et son amour de la vérité, cet homme fut poursuivi par toutes les polices du souverain et guetté à toutes les portes de la cité. Il prit alors le parti de se déguiser en ivrogne, chantant dans les rues en s’accompagnant d’un tambourin. Interrogé par les gardes qui lui demandaient qui il était, il répondait, honorant formellement son vœu de sincérité, qu’il était celui qu’ils recherchaient. Ainsi leur échappait-il car les gardes pensaient qu’il se moquait d’eux. Ce faisant, il perdait son âme : sincère en paroles, il mentait en acte.
Ramadan semble également encore fidèle par la parole à la plupart de ses engagements. Mais pour convaincre qu’il est encore lui-même, il a mieux à faire que d’aller battre le tambourin devant les publics du show-business.
* Ces citations sont tirées de : Olivier Carré et Gérard Michaud, Les Frères Musulmans (1928-1982), Collection Archives, Gallimard, 1983, pp. 77 et 79.
.."La cruauté de ces procédés, surtout lorsqu’ils sont appliqués aux femmes,.."
RépondreSupprimeralors là, j'aimerais comprendre !
L'affirmation que "la cruauté est pire appliquée aux femmes" qui laisse entendre que les femmes supportent moins bien la violence parce qu'elles n'y sont pas habituées : en réalité, en France et ailleurs, ce sont les femmes qui reçoivent le plus de coups dans le quotidien, et tous les deux jours, en France encore,une en meurt. A part cette démission devant les clichés, l'article de Santour est remarquable.
RépondreSupprimerSalut khaled,
RépondreSupprimerTrès beau texte !
Il manque toutefois à ton analyse une description serrée du dispositif médiatique qu’est la télévision (choix des invités, dramaturgie, disposition spatiale voire scénique, type de questions, circulation de la parole)… Par exemple, une élucidation quant au « droit d’entrée » dans ce dispositif qu’est la télévision ferait tomber bien des masques ! Que de Tartuffe ! Pour ce faire, la lecture de Debord, Bourdieu, Baudrillard et même Debray seraient d’un grand secours…
"Mais en réalité," la laïcité (elle)" a tôt fait de se crisper et de se dégrader en arguments d’autorité dès lors que le noyau dur des convictions qu’elle organise – et qui sont dénommées valeurs – est soumis à la critique. Ces valeurs sont le pendant exact des credo religieux."
RépondreSupprimerCa n'est pas la laïcité que vous décrivez ici. Le "vrai" laïque a compris par sa réflexion et éventuellement grâce à la philosophie des religions, qui ont pu le guider, le pourquoi des règles de société que vous appelez valeurs. Il les accepte parce qu'issues d'un raisonnement donc pas par dogmatisme, ce ne sont pas des arguments d'autorité. Il n'accepte pas les règles parce qu'elles ont été fixées il y a quelques centaines d'années dans des livres. Ca c'est du dogmatisme et c'est ce que les croyants dévots font : ne pas réfléchir, ne pas remettre en question (on peut être croyant sans être dévot et réfléchir évidemment).
Alors oui on peut voir des dévots partout, y compris chez des athées, soi-disant laïques, qui interpréteront le code civil comme un livre religieux, contenant une vérité que nulle ne peut remettre en question. Mais le "vrai" laïque, qu'il soit croyant ou non, est le géniteur de ses valeurs. Alors s'il se vante d'une certaine supériorité c'est qu'indéniablement le raisonnement déductif (scientifique) est supérieur au raisonnement inductif. Car justement le scientifique n'a aucune certitude, un ou deux axiomes qu'il est prêt à remettre en doute et qui lui permettent de baser son raisonnement, mais jamais le scientifique ne se soustraira à la critique puisque c'est sur celle-ci qu'il fonde toute sa démarche intellectuelle. Le laïque ne peut être dogmatique.
Pour aller dans le sens du précédent commentaire, je dirais que vous faites preuve dans votre article d'une méconnaissance totale de la pensée laïque.
RépondreSupprimerVous dites par exemple : "[La laïcité] est une foi d’autant plus sûre d’elle-même et aveugle à sa réalité qu’elle prétend rejeter toutes les fois." Or les régimes laïques acceptent toutes les croyances sur leur territoire (ce qui n'est pas le cas de nombreux pays, suivez mon regard). Vous confondez régime laïque et régime athée comme le fut l'URSS du temps de Staline qui détruisait les mosquées, les églises et les synagogues et emprisonnait les croyants (et les autres). Un régime athée qui ne reconnait pas les religions n'est pas un état laïque. La laïcité n'a pas pour but de détruire les religions. D'ailleurs, beaucoup de partisans de la laïcité sont croyants. Je ne saurais trop vous conseiller de lire Henri Peña Ruiz, grand spécialiste de la laïcité. Vos seuls arguments contre la laïcité consistent en deux anecdotes, ce qui est un peu limite en terme de raisonnement.
D'autre part, vous dites à propos de Caroline Fourest qu'elle qu’elle "abhorre l'islam plus que toute autre religion". J'ai lu un livre de cette auteure : "Tirs croisés" où elle consacre des chapitres entiers aux fondamentalistes catholiques juifs et protestants. Il est vrai qu'elle évoque aussi les si gentils et tolérants barbus islamistes et cela vous suffit sans doute à la qualifier d'intolérante. Ce procédé relève aussi de la plus parfaite ignorance. Il suffit pourtant de lire les écrits de C. Fourest dont je ne partage d'ailleurs pas tous les points de vue.
Il est vrai que les Frères musulmans ont subi de terribles répressions du temps de Nasser, ce qui est inadmissible (comme aujourd'hui en Tunisie). Leurs souffrances (réelles) ne disqualifient pas les critiques que l'on peut faire de leur idéologie. Enfin, le procédé que vous employez pour critiquer les partisans de la laïcité en les qualifiant d'intégristes, d'inquisiteurs, etc. est assez éculé : il consiste à retourner les arguments que l'on réserve d'habitude aux religieux fondamentalistes (avec raison, il suffit d'ouvrir un livre d'histoire). La ficelle est vraiment trop grosse.
tariq applique le message tous les grands hommes résumé en ces termes par gandhi : "soyez le changement que vous voulez voir dans le monde". Message de sacrifice pour la cause commune qui échappe à la plupart d'entre vous et meme à l'auteur de cet excellent article.
RépondreSupprimerIl prèche dans le désert ... c'est tout. Que vous soyez tous d'accords avec lui ou que vous le compreniez c'est ca qui serait inquiétant.
L'histoire jugera ... lui, comme chacun de vous. Il le sait, je le sais, mais le savez vous ?
et en tant que pur laique je me permet de dire à ceux qui la défendent de manière vulgaire, confirmant ainsi la posture de l'auteur, que vous etes aussi mauvais qu'un mauvais imam d'une lointaine montagne pakistanaise.
RépondreSupprimerOn appelle ca la grandjournalisation (pour ne pas dire apathisation, ce serait lui faire trop d'honneur) de l'opinion et du débat (de la société en somme).
Chez les "démocrates algériens", ceux des salons feutrés d'Alger(inféodés aux services) et ceux de l'exil doré de Paris, les Fourest, Sifaoui et autres Meddeb sont adulés comme des Dieux vivants... vous comprenez maintenant pourquoi nos pseudos intellectuels (des francophiles purs et durs)se laissent parfois aller à des déclarations dignes des plus virulents fascites. Mais c'est à eux seuls que les plateaux de télé sont ouverts de façon complaisante. Ils sont les bons clients de débats à sens unique, voire Guillaume Durand et ses deux dernières émissions sur le 11septembre.
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerM Santour, votre passage sur la raison est interessant.
"L'activité rationnelle est le garde fou contre l'erreur et l'illusion" Edgar Morin
A condition qu'elle s'ouvre à la contestation d'argument. La vrai rationnalité, ouverte par nature, dialogue avec un réel qui lui résiste et est le fruit d'un débat argumenté.
Mais par la suite vous dénoncez l'etnocentrisme méprisant.
Vous critiquez C Fourest pour son soutien à la dictaure algérienne mais vous n'appelez pas à son retrait des media. Par contre pour T Ramadan d'une part, vous pronez de manière déguisée une véritable censure médiatique, universitaire et d'autre part vous souhaitez un positionner de TR en ennemi. Curieuse conception du débat démocratique et de la liberté d'expression. Vous dénoncez une dictature militaire outre mer mais vous souhaitez en appliquer une ici. Peut être avez vous une conception hugtintonnienne du choc des civilisations ... ce n'est pas le cas de TR qui cherche à jetter des ponts ...
Je suis d'accord avec un des commentaire qui vous invite à vous penchez sur le role prépondérant des média dans la transmisssion des idées et à relire Bourdieu :
« Les universitaires se précipitent dans les médias, sollicitant un compte rendu, quémandant une invitation, protestant contre l’oubli où ils sont tenus ... »
Un rationaliste ouvert
L'ancien barbouze de ben aknoun , actuel directeur de la culture (CCA,autre officine de la DRS) dans la ville lumières est aussi considéré sur les plateaux de télé comme démocrate, laïc et fervent défensur des libertés individuelles et il arrive superbement à flouer tout son monde. Sans cela, point de salut pour venir vendre sa littérature.
RépondreSupprimerJe pense que Tariq Ramadan,qui au demeurant traine moins de casseroles derrière lui que l'ancien lieutenant colonel à la retraite, est obligé de donner des gages de "modernité" pour pouvoir accéder aux feux de la rampe. Sans cela son non est ajouté de facto à la liste des personae non gratae, qu'aucun producteur n'est capabable de passer outre,Dieudonné,entre autres, en est un bel exemple.
Monsieur Sator je tiens à vous remercier pour cet article qui quelques part remet les pendules à l'heure.
RépondreSupprimerPour ma part je voulais dire et je suis loin d'être un mêchant misogyne islamiste que les femmes "démocrates" algériennes me rappellent bizarrement (prises de paroles ou écrits) à chaque fois les beni oui-oui du deuxième collège et elles pourraient facilement de nos jours revoter un décret Crémieux bis.
Je sais que je suis assez virulent dans mes propos mais l'épreuve du terrain me conforte chaque jour plus dans mes humbles analyses.
Bonne continuation
Kader.B.
Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre ! Monsieur Kader se permet de dire des contre-vérités sur les femmes algériennes.
RépondreSupprimerMonsieur, je tiens à vous signaler que c'est grâce aux femmes algériennes que l'Algérie est restée debout et que ce sont elles qui ont tenu tête à la barbarie islamiste. Toutes les femmes sans exclusif, les démocrates (actives) et les autres.
Vous êtes certainement de ceux sont qui ont délaissé à la hâte le kamis et la barbe après la reconciliation nationle et se sont mis en costume cravate de camouflage pour venir enfin cracher sur celles qui vous ont su résister à votre ignoble politique sanguinaire.
Honte à vous et vos semblables.
Un seul mot, Ramadan vs Fourest: c'était les mensonges d'une fanatique contre la clairvoyance d'un érudit.
RépondreSupprimerOn était pas dans la même catégorie d'où cet autre k.O. cinglant à l'actif de Tariq. il fût de même pour un certain abdelouahab Meddeb (ce philosophe de tunis était pour l'intervention des USA en Irak) il y a quelques mois , ce dernier fût carbonisé par le petit fils des fondateurs des frères musulmans.
A qui le tour?!
Je ne suis pas si certaine que Tariq Ramadan devrait bouder ces médias qui lui mènent la vie si dure. Qui peux dire si ses sorties médiatiques ne font pas partie d'une stratégie dont il a la parfaite maîtrise. À preuve, auriez-vous parlé de lui autrement?
RépondreSupprimerPar ailleurs, deux auteurs intéressants sur cette question de laïcité dont vous traitez dans cet exposé sont Robert Wright et Constantin Fasolt.
Bonjour Khaled,
RépondreSupprimerA mon sens tu expliques ici très bien ce qui se passe en ce moment à plusieurs niveaux en France dès qu'il est question de près ou de loin de l'Islam.
Malheureusement, au vu de certaines réactions je ne suis pas tout à fait sure que tous les lecteurs ayant posté un commentaire aient bien compris ton propos...
Dommage, mais enfin... On a l'habitude...
Au plaisir de te lire à nouveau ou te croiser un de ces jours! Et au fait: bonne année 2010!
Caroline